Fini, les cétoines dans les ruches ?

Les cétoines, un problème pour les ruches ?

Les cétoines dans une ruche ne paraissent pas la cause de sa destruction rapide, mais l'arrivée de ces insectes blindés n'est pas bienvenue pour les abeilles, qui se jettent dessus par paquets pour les arrêter, et finir par arriver parfois à les fixer avec de la propolis.

Les cétoines sont blindées, mais les abeilles finissent par les inactiver si elles sont bloquées   

Protection des ruches : Cétoines collées à la propolis au passage des portes sur le plateau par les abeilles   

Une solution venue d'un autre problème

Pour donner leur chance aux petits essaims secondaires ou tertiaires du printemps , ils ont si peu de personnel de toute évidence, il faut les aider et les nourrir en continu même pendant tout le printemps, ce qui peut paraître absurde vu l'abondance des fleurs, mais reste nécessaire.
Des reines peuvent alors montrer leurs talents et leur capacité à peupler une ruche entiére en moins de 3 mois.
Les nourrir à cette période est beaucoup plus facile que le désagréable souvenir des nourrissements de fin d'automne avec des abeilles suspicieuses ou hostiles prêtes à toutes les disputes et pillages, ou avec des noyées par dizaines retouvées dans du sirop pas fini.
Là, pas même besoin de les enfumer, elles sont de l'autre coté de la ruche, occupées à d'autres choses si on ne les agresse pas, elles comprennent vite que c'est une bonne chose qui arrive pour elles, et se montrent coopératives, personne ne sonne l'alarme ni ne pique !
- C'est donc bien plus simple et sans histoire de nourrir plusieurs petits essaims avec des nourrisseurs-cadres, les abeilles sont vives et avec des flotteurs dedans, ne se noient pas.
- C'est bien plus tranquille même qu'avec des nourrisseurs extérieurs utilisés le plus souvent parce ne nécessitant pas ouvrir la ruche, mais qui débordaient par l'effet de la chaleur dilatant l'air dedans et poussant le sirop fluide qui se répandait en attirant les convoitises des ruches voisines et les ennuis.
- Utiliser un nourrisseur de toit ? En ce cas, on ne voit plus si l'essaim se développe bien...
Sans rien inventer, voilà juste mon problème résolu en retrouvant le nourrisseur-cadre d'une ruche sans grille de porte, plein de cétoines, alors que je n'arrivais pas même à savoir s'il y en avait, et combien, et encore moins à les attraper, sauf une par une parfois...
Pourquoi on ne s'en était pas rendu compte avant ? Probablement parce que l'utilisation de nourrisseur-cadre est atypique, plutôt rare en cette pèriode où les cétoines sont envahissantes. Ou alors qui l'a vu n'a pas cru bon de le dire... Oui, la grille de porte classique posée avant évite toutes les cétoines si elles sont grosses, mais celle anti-vespa velutina les laisse passer presque toutes.


Cétoines collées à la propolis sur le plateau de la ruche par les abeilles   

Le nourrisseur-cadre en place dans la ruche partiellement découverte, vu à travers la feuille couvre-cadre souple transparente   

avec ses avantages...


- Réalisation et matériel très simples :
- nourrisseurs-cadres,
- sirop de sucre : (saccharose,fructose) et eau 50/50 ,
- portes d'entrées classiques en métal ou pas,
- paire de ciseaux (ou pince longue de Péan ou de Kocher),
- feuille transparente couvre-cadre souple (polycarbonate)
- Accompagne le nourrissement des petits essaims de l'année, et les protége.


Limites à la réalisation et inconvénients divers


Nécessite
- une ruche acceptant un nourrisseur-cadre, sans hausse ou sans grille à reine
- d'ouvrir la ruche et de nourrir les abeilles avec du sirop fluide en période estivale
- de garder vertical le nourrisseur sous peine de voir s'enfuir et s'envoler les cétoines
- de se rappeler que les cétoines mortes dégagent une odeur pestilentielle...
- de vérifier à plusieurs reprises le contenu du nourrisseur-cadre
- d'enlever un cadre momentanément

En pratique


- Décoller partiellement la feuille transparente souple en polycarbonate qui recouvre le corps de ruche, pour accéder au cadre le plus extérieur sans déranger trop la ruche.
- Mettre à la place d'un cadre latéral, le nourrisseur-cadre rempli jusqu'à moitié de sirop, avec des flotteurs coupés dans la longueur d'un bouchon (de bouteille) en liège pour éviter les éventuelles noyades d'abeilles.
- Refermer la ruche et revenir 3 jours après : à une température estivale autour de 25°C, le nourrisseur aura été complètement vidé de son sirop, mais comme le fond est plus étroit (environ 20 mm) que le haut du nourrisseur (environ 50 mm) les cétoines qui ont été siroter se retrouvent toutes piégées au fond, trop lourdes pour pouvoir grimper les parois auxquelles elles ne trouvent pas de prises contrairement aux abeilles, elles sont coincées là. - Il ne reste plus qu'à soulever partiellement la feuille couvre-cadre et sortir le nourrisseur en le gardant bien vertical, la feuille revenue en place referme la ruche, et vous voilà tranquille pour régler leur sort.
- Suivant votre humeur assassine ou pas pour ces insectes, si vous voulez vous en débarrasser de façon définitive, avec une paire de grands ciseaux vous pourrez les atteindre ou les découper au fond du nourrisseur, mais c'est franchement nauséabond.
Si vous décidez de leur laisser la vie sauve, il suffira de retourner le nourrisseur et elles s'enfuiront pour se coincer à nouveau des heures contre l'ouverture d'une porte de ruche trop petite pour les laisser passer.
- Il peut y en avoir plus d'une dizaine au fond du nourrisseur si la grille de porte n'a été mise que récemment sur la ruche.
on peut remettre en place le nourrisseur-cadre rempli de sirop, revenir après quelques jours pour qu'il soit vide, les abeilles le laisseront enlever beaucoup plus facilement s'il est complètement vide, et recommencer ainsi l'opération 2 ou 3 fois, et quand on ne trouve plus réguliérement aucune cétoine, c'est qu'il en reste très peu ou plus du tout dans la ruche.
Les abeilles peuvent maintenant se consacrer plus utilement et tranquillement à tous leurs autres travaux.

Et si cette solution n'épuise peut-être pas toute la question encore posée par beaucoup d'apiculteurs de loisir, les retours d'expérience possibles sur son efficacité pourront le dire sur ce forum.
À l'usage après plusieurs années, il m'est cependant arrivé encore de trouver quelques cétoines hors des nourrisseurs pièges dans des ruches, probablement pas tombées ou ayant pu remonter les parois du nourrisseur devenues moins lisses ou moins verticales avec le temps.

Reste à savoir exactement que font, et en quoi nuisent ces cétoines aux abeilles qui cherchent activement à en défendre la ruche. Il semble établi qu'elles dévastent des rayons, qu'elles se reproduisent dans des végétaux en décomposition (elles sont attirées dans les composteurs par les senteurs putrides) et comme leur odeur, écrasées, est particulièrement fétide, on peut se demander ce qu'elles vèhiculent dans les ruches, comme bactéries et agents toxiques, même si les abeilles développent des capacités anti-infectieuses certaines.


Cétoine incapable de grimper les parois verticales du nourrisseur vidé

Les abeilles repoussent une cétoine qui tente de remonter dans le nourrisseur vidé

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