Voici publiée une série de photographies assez mystérieuses et fameuses,
déjà distinguées par la
fnac, dès son apparition, en
septembre 1999, en y apposant sa marque lui attribuant généreusement un
des prix pour l'encouragement de la photographie qui ont concouru à sa
réputation:
le prix 0F0c
Et à défaut de résoudre en substance le problème de la multiplication des pains, ces clichés donnent une solution satisfaisante et convaincante à celui de la multiplication des croissants, parallèlement à celle intervenue pour les wafers, qui appartient un peu à la même famille.
En 1963, un étudiant en médecine se promenant avec sa belle, à une heure déjà très avancée d'une nuit d'été, réussit à la charmer par des propos ingénieux, en remarquant dans l'ombre des tilleuls aux feuilles en forme de coeurs, placés sous les réverbères de la place Sainte Eulalie à Bordeaux, des images polygonales mobiles toutes identiques sur le sol, qui avaient la forme de feuilles d'érable ou de platane, et qui apparaissaient, disparaissaient ou se déplaçaient au gré de la brise.
Il suffisait d'y reconnaître l'image du filament de tungstène de l'ampoule du réverbère qui s'affichait dans un fugace et multiple ballet chaque fois qu'entre les feuilles de l'arbre agité par le vent, se créait un petit trou qui ménageait, comme dans un sténopé, un passage proche du centre optique pour les rayons (soit les conditions de l'approximation de Gauss) pour la formation d'une image optique réelle inversée du filament de la lampe sur le sol.
Le 11 août 1999, un presque vieux médecin, quittait son cabinet à midi, se hâtant avec une lumière étrange, vers un autre rendez vous, avec une éclipse de soleil en cours, à observer avec sa jeune et jolie nièce opportunément nommée Lucie, sous une tonnelle.
A la suite d'un regard par terre et par inadvertance, la multiplicité très inhabituelle de croissants apparus sur la dalle cimentée lui rappela l'observation de l'étudiant, et par les voies du téléphone portable, il ne se priva pas d'attirer sur le sol le regard d'un autre docteur (ès sciences, cette fois), situé sous un arbre en Corse, pour lui faire remarquer cet étrange phénomène, occupé qu'il était comme tous ceux qui observaient l'éclipse, à supporter des lunettes filtrantes le nez en l'air.
Ceci fournit aussi l'explication de la nature d'images lumineuses banales de forme identique, ronde ou elliptique, qui se voient très souvent et depuis très longtemps, à coté des ombres (aussi fréquentes que les jours de soleil, sous la tonnelle,) et qui en réalité n'étaient pas des taches de lumière solaire bordées par une ombre projetée, comme celles qui se produisent dès que le trou est plus grand), mais des images optiques réelles du soleil, photographiques, auxquelles je n'avais pas prêté assez d'attention pour en comprendre la nature.
Ces photos commémorent l'alignement du soleil, de la lune, de leur image, de la compréhension de sa transmission, et de la délicate situation de paparazzi céleste, le 11 août 1999 vers 13 heures à Marseille. En résumé, ce sont les photos de quelques centaines d'images réelles de l'éclipse de soleil du 11 Août 1999...
Les jours de beau temps, printemps ou été, où il y a eu un arbre avec un feuillage (ou un dispositif équivalent) réalisant des orifices punctiformes permettant d'être dans l'approximation de Gauss, il y a eu des images projetées du soleil. On peut penser, avec une probabilité certes faible, que quelques unes pourraient avoir impressionné une éventuelle surface sensible (oxydes minéraux ou molécules biologiques?) qui aurait pu ensuite garder cette trace, (avant d'être enfouie et fossilisée), et il serait alors possible de retrouver des images photographiques fossiles du soleil de périodes très reculées.
La question est d'arriver à trouver ce qui aurait pu fonctionner comme surface sensible avant d'être recouverte (obturateur) et fossilisée (fixée, et rangée, oh! la boite n'avait pas d'étiquette! où est-elle passée?).
Avec ça, nous sommes au moins au lendemain d'une révolution (solaire et lunaire) en marche, mais cela vous aura peut être intéressé et amusé. Quelqu'un trouvera-t-il un intérêt à cette question, pour la réduire, ou la résoudre, et y proposer des solutions, ou une suite?
Les commentaires consternés sur la rapidité des déductions de l'étudiant et/ou du médecin ont déjà fleuri, et passé.
Reste un discours astrologique inquiétant: qu'il ait fallu attendre autant une conjonction astronomique rare pour arriver à rejoindre deux représentations simples, proches, conservées dans l'obscurité d'un même esprit, peut pousser à rire jaune...
Quand un des astres, brillant par son absence, ne manque
pas de mettre toute l'affaire par terre, peut être vaut-il mieux
regarder ailleurs alors... et il sera toujours possible de voir à ces
observations et ces reflexions, une évidente utilité pratique
ophtalmologique: elles permettent une très efficace prévention des
brûlures de la rétine, même en suivant tout le déroulement d'une
éclipse solaire...
... et pour les familiers de l'adage chinois:
"Quand le sage montre la lune, l'inconscient regarde le
doigt",
... de découvrir l'intérêt du suivant:
"Quand l'inconscient montre le soleil, le sage regarde par
terre"
Une réponse précise et complète se trouve au Guichet du Savoir pour cette question des croissants multiples, et ne manquez pas aussi de voir le site de l' INRP, agréable, précis et clair, à vous donner l'envie de mettre la main à la pâte!
Application, suite, le 8 juin 2004, vers 10h, dans ces
images troublantes du Transit de Vénus, par ciel clair à Marseille.
Les dispositions pour voir le phénomène sans lunettes spéciales, sans
se brûler, et même le photographier, sont encore efficaces, avec une
feuille d'emballage en aluminium percée d'un trou d'aiguille comme
objectif diaphragmé, et une feuille de papier blanc comme écran pour
image. Dans ce montage improvisé, c'est la pellicule couleur(400 ASA)
de l'appareil de photo au grain important qui grève le plus le
résultat, mais, stupéfiant, le transit d'un insecte ailé ( énorme!)
suivant une trajectoire interstellaire imprévue, paraît se rapprocher à
grande vitesse du soleil, -pour y sauter sur Vénus? Apparemment, il ne manque pas d'air!
Affaire de plans et de proportions sans doute, qui rappelle ou
confirme des enseignements - de valeur... très hétéroclite :
- d'abord que le principe de
ce protocole expérimental a été utilisé pour la première fois
par Pierre Gassendi, à Paris
dans l'observation du transit de Mercure, annoncé par Kepler, le 7 novembre 1631 :
Une des observations les plus marquantes de cet infatigable observateur d'éclipses :
"Alors qu'on ne peut observer la planète à l'oeil nu, il a l'idée de
faire projeter son image sur une feuille de papier. Cela lui permet de
se rendre compte de la petitesse de la planète.
Il en a tiré une publication, Mercurius in Sole visus, Parisiis, pro voto et admonitione Kepler"
Il aurait bien recommencé lors du transit de Vénus en décembre 1631, mais... la nuit le dérobe à sa vue!
- lorsque d'un point de vue qui n'est même pas celui de Sirius, Vénus,
(dont le diamètre est quasiment égal à celui de la Terre) se détache en
passant sur la silhouette du Soleil, nous apparaît clairement que la
Terre est un bien petit objet, à la bonne place pour le moment, dans la
banlieue d'une étoile relativement bien grande et imposante nommée Soleil...
Mais aussi... "il s'illustre à Marseille par une expérience de physiquefi vérifiant les
théories fondées sur l'expérience
de Giordano Bruno en 1584 ( et infirmant
celles d'Aristote) qui seront reprises plus discrètement dans celles
de Galilée sur la chute des corps. Un curieux narre la scène :
M. Gassendi ayant été toujours si curieux de chercher à justifier par les
expériences la vérité des spéculations que la philosophie lui propose, et se
trouvant à Marseille en l'an 1641 fit voir sur une galère qui sortit exprèz en mer
par l'ordre de ce prince, (.) qu'une pierre laschée du plus haut du mast, tandis
que la galère vogue avec toute la vitesse possible, ne tombe pas ailleurs qu'elle
ne feroit si la même galère étoit arrêtée et immobile." et il vérifie ainsi une
propriété d'indiscernabilité du mouvement relatif uniforme de la terre, fondement du
"référentiel galiléen (ou inertiel)" à la base de la Théorie de la relativité restreinte.
Il réussira aussi la vérification expérimentale sur le pont d'une galère dans le port de Marseille en 1648
du premier principe de la relativité restreinte.
- le second, c'est que la lumière et/ou Vénus attire les
mouches... et fait toujours marcher les astronomes...
- le troisième se téléscope avec la fable de La Fontaine "Un animal
dans la Lune" (L VII, XVIII) à relire, ( voir aussi l'illustration de
Willi Aractingi...)
Huit ans plus tard, le 6 juin 2012 à l'aurore, un vieux couple qui n'avait pas vu les années passer,
essaie de garder son souffle, encombré d'un matériel
hétéroclite (grand carton, trépied photo, coussins, sachet de fruits) en
gravissant la pente du chemin pierreux du plateau très dégagé
de la Tour de Keyrié, pour être installé au lever
du soleil et voir la dernière demi-heure et la sortie de l'unique transit de Vénus du XXIème siècle
laisser sa trace au fond d'un sténopé de près d'un mètre de
long, procédé déjà éprouvé. Avec le
progrès fulgurant de la photo electronique, on va voir ce qu'on va voir...
Temps pas très clair en Provence... Deux écharpes nuageuses voilent l'est et ne laissent passer
aucune image suffisamment nette ni lumineuse du soleil.
Lot de consolation associé, des anneaux de Newton sur
la Sainte Victoire.
A 9h, Vénus était hors de vue, déjà bien loin, et le temps aussi était parti pour s'éclaircir.
Passé, le temps.
Et encore 105 ans avant de pouvoir prendre une autre photo du transit.
En attendant, on peut aller voir celles déjà sur Internet...
Un instant (de temps sidéral) et nous voilà le 20 mars 2015 à regarder l'éclipse de soleil visible en Provence.
Visible, un grand mot, par ce temps très nuageux, mais vu la durée longue, la hauteur et l'éclat du soleil, par moments elle paraît
récompenser la patience et la variété des procédés des observateurs: avec
le sténopé cette
fois, des images fugaces trop peu lumineuses et
pour être lisibles -pas de risque pour la rétine, là; avec
le filtre des lunettes spéciales, pas rond, le soleil, mais
pas bien net, juste pour rire...
Mais avec le bon réglage évitant de brûler
le capteur -la rétine électronique- de son appareil photo,
L'image de l'éclipse du 20 mars permet de voir aussi... le progrès de la diffusion
des moyens d'observation en une décennie.
Et Lucie ? Dame, avec deux enfants, elle n'a quand même pas laissé passer
l'occasion d'appeler son vieil oncle !
Passée l'année, reste à observer la super-lune ce 14 novembre 2016, elle est au plus près de la terre (à son périgée-syzygie, ai-je appris plus exactement). Entre-temps, les progrès des appareils de photos électroniques apparaissent évidents: si cette pleine lune est à peine plus grosse que celle du mois précédent (ou celle du mois suivant) elle est surtout 30% plus lumineuse, et le temps très clair permet de bonnes images. Et il y en aura des centaines de très belles, ou très amusantes publiées sur Internet.
Mais la surprise de la découverte viendra... en regardant aillleurs, en tournant le dos à la lune :
La lumière qui éclaire la façade de la maison, le jardin et les bois est très étrange, elle vaut bien quelques photos mais cette bizarrerie a un air de déjà vu : celle de la série de tableaux "L'empire des lumères" de René Magritte, avec cette confusion de l'éclairage d'une maison et d'un paysage de nuit avec un ciel du jour.
Ici, c'est un ciel avec des nuages de jour constellé d'étoiles, dans un paysage noir d'arbres de nuit avec une maison dont les façades portent les ombres du jour, mais avec un éclairage intérieur dans l'embrasure de la porte comme la nuit... manque le lampadaire allumé... Pour ajouter au trouble, une architecture que la perspective dérange, avec des bains-de-soleil vides... et ce n'est pas la «nuit américaine» des cinéastes.
Voilà que la lune nous offre des lumières sur la compréhension de la sensibilité artistique, sur la façon de voir et de percevoir de Magritte, avec l'augmentation de la sensibilité des capteurs électroniques et rétiniens, qui permet de photogaphier ce que Magritte n'avait pu représenter qu'en peinture en 1954!
L'adage chinois se complète encore :
"Quand le sage montre la lune, il se retourne aussi pour voir comment la terre en est éclairée."
Encore un coup de lune ?