Les rêves de l'alchimie dépassés par la physique nucléaire


 

En pensant au certain nombre de siècles écoulés depuis les incertains débuts de l’alchimie, apparaît la pertinence de l’interrogation sur la transmutation possible des éléments, même si l’affirmation de sa réalité tenait très solidement du délire ou de l’illusion, jusqu’au XXe siècle... mais pour les questions, en est-il jamais de complètement impertinentes ?

Encore plusieurs siècles, avant que la chimie établisse la notion de réactions chimiques et de conservation des éléments et de la matière, avec Lavoisier, et bien du temps encore avant que soit établie la classification périodique des éléments de Mendeleiev, avec l’inventaire qui permettait de savoir classer et comprendre la composition et les propriétés des éléments permanents, et avant d’arriver, au XXe siècle, à produire des éléments nouveaux.

Toutes ces laborieuses recherches s’étant déroulées jusque-là, depuis des millénaires, à la vue de tous, sans en être autrement éclairés, sous la lumière des astres, et le jour et la nuit, qui provient de ces transmutations par fusion des éléments légers en éléments plus lourds...
Et l’étonnant, dans le texte de Bonaventure des Périers, c’est d’avoir comparé au XVIe siècle, les spéculations de la laitière, qui utilise déjà les progressions, à celles des alchimistes, dont la préoccupation la plus connue est de transformer le plomb en or...

Or, cinq siècles après, le premier des procédés qui permettent de produire cette transmutation des éléments, la fission avec établissement d’une réaction en chaine, repose sur l’effet d’une progression géométrique, les deux neutrons rapides émis par la fission d’un noyau d’un isotope instable de l’uranium, qui se désintègre spontanément, vont rendre instable le noyau de deux atomes d'uranium, dont la fission entraînent production de deux neutrons chacun, va entraîner la fission d'autres atomes d’uranium, et ainsi de suite, si le volume critique est atteint, permettant que les neutrons ne se perdent pas sans percuter de noyau fissile.

Cette réaction dégage déjà beaucoup d'énergie, et permet ensuite, la température étant montée de quelques millions de degrés à partir des noyaux les plus légers, (celui de l'hydrogène), la possibilité de créer des noyaux d’éléments lourds par la fusion, avec une libération d’énergie thermonucléaire véritablement énorme, dont l’origine s’explique par le discret "défaut de masse " et la relation d’Einstein entre masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière, et énergie:

              E = mc2

En quoi consiste le "défaut de masse" ? Le noyau des atomes de chacun des différents éléments (par exemple : Fe, C, O, N, Cu,...etc) est composé d’un nombre constant de protons et de neutrons.
Et sa masse est inférieure à l’addition des masses d’un nombre équivalent de protons et neutrons isolés. La totalité, différente, inférieure à la somme ! Cette embarrassante constatation passa longtemps pour une erreur de mesure, mais malgré leur répétition de plus en plus précise, cette différence de masse demeura, inexpliquée... jusqu’à ce que George Gamow comprenne qu’elle correspondait à l’énergie de liaison des nucléons, telle la tension superficielle qui rassemble une goutte.

(A la perspicacité de ce même physicien curieux, qui avait de plus des talents pédagogiques exceptionnels, revient aussi d’avoir décrit explicitement dans une lettre que les séquences de combinaisons d’adénine, thymine, cytosine et guanine composant les brins d’ADN codaient de l’information génétique, mettant sur la voie de la découverte Watson & Crick qui en vérifieront l'exactitude et en feront bon usage dans la suite de leurs travaux ...)

En gonflant un peu les plumes, on peut relier le secret de "triple couvée" et celui "superPhénix" en rappelant son principe de réacteur "surgénérateur" ou en anglais "breeder" et les rêves qu’il suscite en tous sens...

... Et pour alchimistes complètement obstinés:
la Fontaine des Amoureux de Science (La), poème hermétique du XVe siècle(1413), par Jehan. DE LA FONTAINE, (1974), pp. 72. 60,00

La terre est toujours plate pour notre évidence première, quitte à passer son temps à aller au delà pour la voir sphérique. Et Perrette, toujours éclatante...  Quelque chose à dire ? oui, à marc Ohana... s'il s'est perdu dans ses petits calculs... 

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